Interview de Cédric Millioud, directeur de Cadschool, dans le Live de Cominmag

Le Live de Cominmag

Cédric Millioud, notre directeur, a été interviewé par Victoria Marchand et Thierry Weber lors du Live de Cominmag.

 

On aborde notre formation Motion Graphic Designer ainsi que les enjeux de la formation continue et de la plus-value de la méthodologie de Cadschool.

 

Ce fut l’occasion de parler de la situation du marché de l’emploi pour les métiers du graphisme et de la communication.

Thierry Weber : Aujourd’hui on fait connaissance avec une nouvelle école ou plutôt qu’on ne connaissait pas encore.

 

Victoria Marchand : Aujourd’hui, on rencontre Cédric Millioud, directeur de Cadschool, et qui lance cet automne une nouvelle formation en Motion Graphic Design. Bonjour Cédric !

 

Thierry Weber : Bienvenue à bord.

 

Cédric Millioud : Bonjour Victoria, bonjour Thierry.

 

Thierry Weber : Sans plus tarder, on va faire ta connaissance.

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Votre parcours professionnel

T.W. : Et la première rubrique, comme une habitude, on aime faire connaissance avec le parcours professionnel de nos invités.

 

V.M. : Alors Cédric, comment tout à commencer et comment on devient directeur d’une école professionnelle ?

 

C.M. : Mon parcours a été un peu tortueux. J’ai commencé par un apprentissage bancaire, un milieu qui m’a beaucoup apporté.

 

Puis j’ai repris des études à la HEIVD et après un peu de pratique, j’ai fait un MBA à l’Université d’Edimbourg. Après je suis entré dans une compagnie aérienne à Bâle où j’ai fait mes gammes et où je suis devenu directeur financier administratif pendant sept ans.

 

Après ça, l’appel de la Romandie m’a amené à prendre un poste identique dans une régie immobilière où j’ai également fait une période de sept ans. Au fond de moi j’ai toujours eu envie d’avoir mon propre business. Comme on dit en anglais « to run my own show ». Après avoir fait un peu le tour de ma fonction, j’ai commencé à chercher une entreprise à reprendre. Avec beaucoup de chance, je suis tombé sur le dossier de Cadschool. Bien évidemment, je n’étais pas du domaine de la formation mais c’était un milieu qui me parlait. Je me suis moi-même beaucoup formé et je voyais l’importance de la formation continue dans le milieu professionnel. C’était un métier où je me projetais bien.

 

J’ai repris cette école créée en 1998 par Mina Maiwand et son mari Jean-Bernard Deluz en 2017 car ils voulaient partir à la retraite. J’ai travaillé deux ans avec Mina, et après avoir fait mes gammes, j’ai totalement repris la gestion de l’établissement. Je suis secondé sur la partie pédagogique par Barbara Offredo, qui avait une expérience de sept ans chez Cadschool. On est maintenant un duo. Elle se charge plutôt de l’ingénierie de formation, et moi que tout se passe bien.

 

V.M. : Il me semble que vous avez deux centres de formations ?

 

C.M. : Effectivement, on est à cinq minutes de la gare des Eaux-Vives et du parc la Grange à Genève sur un plateau de plus 660 m2. À Lausanne, on est dans le quartier de la Rasude à cinq minutes de la gare sur un plateau de 300 m2.

Cadschool, un centre de formation professionnel

T.W. : Quelle est l’origine du nom ? Cela m’intrigue beaucoup.

 

C.M. : Alors d’abord, beaucoup de monde pense qu’on s’appelle Cat School et qu’on fait de l’élevage de chats.

 

V.M, T.W. : Ahahah !

 

C.M. : CAD ça vient des logiciels d’architecture. La fondatrice était architecte et a commencé à donner de cours sur AutoCAD. D’où le nom, puis elle a vu un besoin des architectes pour Photoshop, qui l’a mené à ouvrir une filière PAO. Elle également vu que des gens du marketing et de la communication qui venaient dans l’école avec des besoins de postproduction pour maîtriser des logiciels comme Premiere Pro, Final Cut Pro ou After Effects. Et du moment où on touche à la communication, on a le web. On a donc ouvert des formations sur WordPress, Wix ou l’UX et l’UI Design. La filière Marketing Digital est la dernière qui a vu le jour.

 

Cadschool n’était pas, dédié à enseigner le marketing mais dans le marketing digital, on utilise beaucoup d’outils. Comme on est des spécialistes de l’apprentissage des logiciels et des applications, on a une méthodologie didactique et ludique pour que les gens apprennent de façon efficiente.

 

Finalement, on constate que l’offre de formations est souvent théorique ou académique alors que les gens voudraient mettre les mains dans le cambouis. Souvent les gens ont une vision stratégique du marketing digital mais ils voudraient savoir comment faire. C’est à ce moment-là que l’on intervient, en apportant des formations qui allient la théorie à la pratique.

 

T.W. : Quelle est la valeur ajoutée de Cadschool pour que des personnes qui seraient tentées de dire qu’il y a des tutos pour ça ?

 

C.M. : C’est une excellente question auquel j’adore répondre. En fait, la différence c’est que nous, on fait gagner beaucoup de temps en allant à l’essentiel. D’un autre côté, on comprend que les apprenants ont besoin du présentiel et que le problème du tuto c’est la constance. C’est humain, on est interrompu par d’autres activités. On a également chez nous des parcours en e-learning, mais on constate un taux d’abandon important.

 

En présentiel, « ce n’est pas compliqué », il suffit de venir et de suivre les indications du formateur. On est également de plus en plus dans une société de coaching, les gens ont besoin d’être accompagnés dans l’apprentissage de nouvelles compétences. Nous, on est là également pour motiver les gens. Dans un tuto, il n’y a personne pour vous aider à aller plus loin.

 

Contrairement à nous, dans un tuto, on vous apprend les fonctionnalités. À Cadschool, on vous apprend une méthodologie pour atteindre vos objectifs. Après un premier jour de formation vous arrivez déjà à faire quelque chose. C’est comme la musique.

 

Quand vous apprenez le solfège, il faut l’avouer, c’est un peu chiant. Par contre quand vous apprenez en jouant des morceaux, c’est plus sympa. Dans la même idée, on monte en niveau en abordant des exercices plus complexes. On appuie sur les fonctionnalités qui sont énormément utilisées, et on passe moins de temps sur celles qui sont moins utilisées.

 

T.W. : Du coup, j’ai encore une question sur le nom de l’école. Je te taquinais sur le nom CAD donc je savais pertinemment ce que cela voulait dire. Est-ce que le nom est mené à changer dans le futur ?

 

C.M. : Il y a une petite histoire là-dessus. Quand je suis arrivé, je me suis dit que ce nom n’était pas pertinent avec les activités qu’on proposait. On a lancé un concours sur internet, où on pouvait gagner un smartphone, pour proposer des noms. Mais on a eu un levier de bouclier de nos anciens élèves qui trouvaient dommage que l’on change un nom qui est bien connu sur Genève, car à ce moment-là, on était uniquement dans ce canton. Une personne était venue avec l’idée qu’il fallait utiliser le CAD d’une autre manière. Depuis, on met en dessous du logo Communication Art and Digital.

 

V.M. : Ah oui ! Cela sert à ça une signature de marque.

 

C.M. : Si on s’adresse à des personnes qui connaissent la CAD, on utilise le logo sans phrase, et autrement on utilise le logo complet.

 

V.M. : Cela me fait rebondir sur le profil des étudiants.

 

C.M. : On parle de participants car on touche plutôt les adultes. On travaille avec plusieurs profils. Il y a des gens qui viennent des entreprises ou à titre personnel, mais également avec les assurances sociales ou les offices du chômage à Genève et dans le canton de Vaud. On collabore également avec l’AI pour des reconversions professionnelles. En mélangeant les divers profils, on a la garantie de confirmer nos cours. Au final, l’année dernière on a formé 1 400 personnes.

 

V.M. : C’est incroyable !

 

T.W. : Oui ! On va en profiter pour faire un point sur les cours.

Motion Design, une nouvelle formation

T.W. : C’est une formation pour devenir Motion Designer.

 

C.M. : Oui, en réalité c’est Motion Graphic Designer.

 

V.M. : C’est une formation qui s’adresse aux graphistes ou ceux qui veulent devenir Motion Graphic Designer. On en parlait en préparant l’émission ; on peut avoir effectué une formation ou un CFC en graphisme, il faut continuellement se former pour évoluer dans son métier. Combien de temps dure cette formation, on te laisse la présenter.

 

C.M. : La formation dure trente-trois jours répartis sur les vendredis et les samedis pour un total de 231 heures de cours. Lors de cette formation, on travaille avec les logiciels Premiere Pro, After Effects et Cinema 4D pour réaliser des objets et des animations 3D. On a également des ateliers permettant d’utiliser ces trois outils en synergie.

 

On part d’un brief d’agence jusqu’à la livraison au client. Comme vous l’avez dit, cette formation s’adresse aux professionnels qui viennent du graphisme. On constate qu’il y a de moins en moins de jeunes qui se forment au métier de graphiste. Ils vont plutôt faire infographiste ou médiamaticien où ils vont travailler avec la vidéo.

 

La demande sur le marché de l’emploi va au-delà du format 2D. Même un journal papier a maintenant besoin de contenus digitaux dont de la vidéo et des animations. On voit également que sur les médias sociaux, une publication animée retient 2,6x plus l’attention et 12x plus de partage qu’une publication avec uniquement une image. Cela explique l’augmentation de production vidéo au détriment des médias papiers. On voit disparaître de plus en plus de médias de journaux au profit de média comme le vôtre qui est digital. On a une multiplication des médias qui utilisent internet pour communiquer. D’où l’importance pour les personnes qui viennent du graphisme de combler ce delta. Les personnes sortent de cette formation avec un outillage pour être de nouveau compétitif sur le marché du travail.

 

T.W. : On a pu constater dans le passé que la démocratisation des outils de création, a augmenté le nombre de personnes se disant graphistes. Dans la vidéo ou l’animation, on peut imaginer que la maîtrise d’un outil peut suffire peut également solliciter des vocations. Comment on fait pour convaincre les personnes qu’ils doivent suivre ce type de formation ?

 

C.M. : On peut être vidéaste ou influenceur, et faire de très belle vidéo comme ça. Mais nous, on s’adresse, avec ce cours, à des personnes qui doivent produire du contenu en agence de com pour des clients ou quelque chose comme ça.

 

Le travail du graphiste va rester. Quand vous devez travailler un logo ou produire une plaquette à imprimer en milliers d’exemplaires, vous allez travailler avec un graphiste qui a de l’expérience car il acquit tout une somme de connaissance que n’a pas quelqu’un qui a juste suivi une formation PAO.

 

C’est pareil avec le digital, vous pouvez avoir des visuels assez simples où vous n’avez effectivement pas besoin d’une formation de 33 jours en motion design pour les faire. Après, on utilise des logiciels comme After Effects ou Cinema 4D qui sont quand même assez complexes à comprendre. Il y a effectivement 10 à 12% des gens qui ont la capacité de se former seul mais la majorité des gens ont besoin d’être accompagnés. Quand vous êtes bloqué dans une fonctionnalité ou dans la réalisation de votre projet, vous êtes bien content d’avoir un formateur pour vous aider. On veut également que nos participants optimisent leur temps d’apprentissage en obtenant le maximum pour être opérationnel après leurs 33 jours de formation.

 

Il ne faut oublier qu’en se formant soi-même, vous avez le risque de perdre énormément de temps. L’avantage de venir en cours c’est d’échanger avec nos formateurs. C’est Samuel Novo pour Premiere Pro, Matthias Grau pour After Effects et John Salansky pour Cinema 4D. Ce sont des professionnels qui travaillent tous les jours sur ces logiciels pour des projets d’entreprises.

 

V.M. : Pourquoi l’avoir lancé maintenant ? Est-ce qu’il y avait une demande particulière ?

 

C.M. : En recevant des personnes qui viennent dans le cadre du chômage, on récupère beaucoup d’informations sur ce que demandent les employeurs potentiels. De ce fait, on essaye de combler les gaps de compétences.

 

On s’est également rendu compte qu’il y a plus de demandes pour des motions designer qu’il y a de personnes qualifiées. Il faut prendre en considération qu’un mandat en motion design est facturé deux fois plus qu’un mandat de graphisme.

Graphistes, marketeurs, quid de leur employabilité ?

T.W. : On tombe pile poil sur notre prochaine rubrique. Quels sont les débouchés pour ces nouveaux emplois ?

 

V.M. : Ce que je trouve intéressant avec ces personnes qui viennent des offices du chômage, c’est que vous avez une photo réelle de la situation du marché. On sait que les graphistes ont tendance à changer d’entreprises selon les mandats ou les demandes. Leur situation est toujours précaire. Par contre, comme marketeur, on peut changer d’entreprise mais habituellement on garde la même fonction. Même si cela a également évolué pour ceux qui n’ont pas eu le temps de se former au digital. Quelle est la photo pour ces deux métiers ?

 

C.M. : Nous, ce que nous constatons c’est que ces deux métiers sont soumis à annonce car il y a un taux de chômage élevé. Beaucoup de gens sont attirés par ces métiers. Les participants que nous accueillons sont souvent de personnes qui ont fait du marketing traditionnel, et qui a un certain moment leur entreprise est passé au digital. Depuis trois ans, les dépenses en publicités digitales ont dépassé les publicités traditionnelles.

 

V.M : Dans la presse mais pas dans tous les médias. Mais oui, c’est vrai.

 

C.M. : On a de plus en plus de budget qui va sur Google, Facebook ou LinkedIn. Pour l’économie, c’est mieux que ces dépenses restent dans notre pays mais c’est une réalité à laquelle il faut se confronter. Les personnes qu’on accueille sont des personnes qui ont été peu formées sur ces outils. Après on a eu la pandémie. On a plusieurs situations qui font que des personnes se retrouvent en recherche d’emploi. Ils viennent chez nous pour faire un « digital upgrade » car c’est une demande du marché de l’emploi. On ne dit pas que le marketing digital va supplanter le marketing traditionnel. On devra toujours faire du marketing classique en entreprise. Nous-même à Cadschool, on en fait. C’est la conjonction des deux qui fait qu’on a marketing efficace.

 

V.M. : Et dans le graphisme c’est pareil, on est amené à tout faire soi-même.

 

T.W. : Cela m’amène une autre question. Est-ce que de ton point de vue, tous ces outils en ligne sont une source de concurrence ?

 

C.M. : C’est clair que créer des visuels sur des outils comme Canva cela facilite la tâche mais quand on veut respecter le branding, il faut utiliser des outils plus complexes.

 

V.M : Oui, mais de cette interdisciplinarité, est-ce que tu vois des personnes qui suivent des cours sur le graphisme qui reviennent pour le marketing, ou vice-versa ?

 

C.M. : On demande maintenant aux gens d’être des couteaux suisses ou des moutons à cinq pattes. Un marketeur on va lui demander de faire quelques visuels, et aux graphistes de faire un peu de réseaux sociaux. Pour les photographes, c’est pareil. On a une convergence des métiers. Cela est dû également au fait que l’on peut faire du marketing digital dans les petites structures alors que dans le marketing traditionnel cela demande des budgets plus conséquents. Mais la tendance se transfère également dans les grandes structures ou les multinationales. C’est une question de vitesse, on veut éviter les allers-retours. C’est pourquoi un graphiste peut devenir un community manager ou un marketeur créer du contenu.

 

T.W. : On a une pensée émue pour les RH qui doivent engager ce type de profil. Sonder les profils ne doit pas être tâche aisée.

 

C.M. : Alors pour aider les recruteurs, les candidats peuvent réaliser un ePortfolio de leurs réalisations.

 

T.W. : Le mot de la fin. Pourquoi faut-il s’intéresser à Cadschool ?

 

C.M. : Premièment la formation continue, il faut constamment se former. On est de plus en plus sur le numérique. Par exemple, en marketing avant il suffisait de connaître Kotler. Mais à l’heure actuelle, on a de plus en plus de logiciels qui évoluent constamment. Je me permets de le dire, on est le n° 1 en formation continue sur le multimédia. Notre valeur ajoutée c’est aussi que la majorité de nos cours sont également sur notre plateforme e-learning. Un participant a la possibilité de revenir sur des points de sa formation après celle-ci.

 

T.W. : On ajoute également qu’il y a un centre à Genève et un autre à Lausanne. Il y a donc le choix pour se former. On est très content d’avoir fait la connaissance de Cadschool.

 

V.M. : Oui, on est très content d’avoir découvert un nouveau centre de formation.

 

C.M. : Merci de m’avoir reçu.